Apprendre à gérer sa peur : euh oui ?

Je lis un peu partout qu'il faut apprendre à gérer sa peur. La combattre et surtout ne pas lui laisser gagner de la place. C'est la technique de l'affrontement, parait-il, basé sur des études. En fait, c'est pas bien compliqué c'est la technique du "quand tu tombes, relève toi de suite". Le seul petit souci dans cette histoire, c'est de savoir quand on est tombé pour se relever. Quand on a failli quelque part, qu'on a loupé cette marche qui nous a fait nous écrouler.

J'ai donc cédé aux anti dépresseurs. 3 jours que j'en prend et ça ne me fait rien au cerveau. La dernière fois, j'avais eu le cerveau complètement décalqué pendant des jours et des jours. Là rien. En bon malade que je suis, donc en bonne personne qui est anxieuse et dans un état de stress supérieure à la normale, je me demande si c'est une bonne chose ou pas. J'aurais tendance à dire que mon corps réagit bien, donc que je n'ai pas besoin d'être dans un sale état. Cela pourrait être aussi l'inverse et ne faire aucun effet. On se dit toujours ça. Marrant ce besoin actuellement, plus encore, que de remettre en cause en permanence ce que disent les autres. Comme si mon égo, déjà bien développé, avait encore plus développé une charge émotionnelle et me dire que personne ne pourrait rien faire pour moi. Ce coté cas désespéré  que j'ai parfois dans la journée, est une véritable saloperie. Remettre en cause les autres, c'est aussi et surtout se remettre en cause soi-même comme être humain. Comme homme faisant partie d'une collectivité, d'un tout. Animal sociable par excellence, moi, comme mes semblables ai besoin de tisser des liens. Voire de retisser.

Je crois que je commence vraiment à comprendre ce que c'est qu'être à fleur de peau. Je le suis souvent et je réagis mal. Tout chez moi se tend sans que je le demande et même si j'ai l'impression de me décontracter, c'est rarement le cas. Je me retrouve pris d'une peur totalement infondée, totalement contrôlée..

Je me demande en plus de quoi j'ai peur. De monter dans un bus ? De prendre le métro ? C'est la destination ou juste être là dedans ? Je me demande si ce n'est pas une question de contrôle  Je me protège alors qu'il faudrait avancer. Je reste ici alors qu'il faudrait clairement que je passe mon temps à bouger, me confronter, apprivoiser et tuer ma peur qui me paralyse totalement par moment.

J'en arrive à me demander si j'ai des réactions normales. Trop de bruit dans un endroit ? Normal ou pas? Je n'arrive pas toujours à jauger et me confronter à du vrai réel avec mes sens. C'est comme si mes sens étaient paralysés par moments et me montraient surtout des choses qui n'existent pas vraiment. Ou qui sont surtout trop fort.

il parait que ce sont surtout les femmes qui développent des phobies. Que ça ne concerne que 7 % d'entre elles. Comme je n'en suis pas une, ça me rassure tout à fait de penser que je suis un mec phobique, donc qui ne rentre même pas dans les stat ou si peu. 

Cela fait quelques jours que je n'ai pas travaillé sur moi, pour aller chercher ce qui me rend phobique. A partir de quels moments et surtout pourquoi je le suis. La peur résulte de plusieurs choses : peur de l'avenir, peur de manquer de moyens matériels, peur de se sentir exclu, ect ect.

J'ai tout développé avec mes parents et ma famille, je pense. Non pas que ça soit une excuse mais à chaque fois que je me bas contre moi-même, j'ai l'impression d'y inclure tout mon patrimoine familial. Comme si c'était une cause de tout ça. Comme si je ne voulais pas, même là dedans, me battre seul contre moi-même et que je me trouvais des excuses.

J'ai peur de gagner peut-être. Peur de devoir m'attribuer le succès à mon seul mérite.  Peur d'être fier de moi. Peur de vouloir me dire que ce qu'il m'est arrivé dans la vie, je me le dois à moi et à moi seul. J'ai peut-être finalement peur de moi-même et de ce que je suis capable de faire. Peur des conséquences de mes actions et peur de mes réactions. Comme si une bête en moi me possédait de temps en temps. C'est drôle de penser ça. Toutes ces pensées négatives n'amènent rien. Je ne les avais pas quand j'étais petit. Je les ai eu au fur et à mesure. Au fur et à mesure, lorsque des situations violentes se sont présentées à moi, je me suis retrouvé à réagir, rationaliser à des moments où il fallait peut-être hurler une colère. Que cette dernière soit saine ou non. 

Marrant, quand j'écris ces lignes, j'ai encore la main gauche qui est moite. Encore et encore. J'espère pouvoir lire, dans quelques temps, ce texte sans ressentir cette impression désagréable quoique normale, de cette moiteur. En fait, mon corps m'envoie plein de signaux. Je ne sais pas encore comment les interpréter. 

Quelles sont les causes de tout ça ?
Faut-il que je change mon boulot ?
Faut-il que j'apprendre à aimer cette ville ?
Faut-il que je me force à arrêter de fumer ?
Faut-il que je m'aime un peu plus que ce que je n'ai jamais trop su faire ?
Faut-il que je me comprenne réellement ?
Faut-il que je me fixe des buts ?
Faut-il que j’arrête d'éviter les choses et que je les affronte ?

Pourquoi est ce que c'est dans les déplacements que je ressens surtout cette peur ? Est-ce que j'ai peur de partir d'un lieu où je me sens en sécurité (même si elle est relative) ?

A toutes ces questions, dans mon cas, on ne peut répondre que oui. Oui, oui et encore oui.

Si je fuis cette ville, j'aurais encore fuis, dans ma vie. J'ai une envie de descendre comme c'est pas croyable. De revenir dans le sud. Mais je sais que je ne bougerais plus jamais de là bas en faisant ça. Ce n'est pas ce qu'il faut faire ni même  la meilleure chose à faire. Si je descend, je ne remonte plus. Et je ne peux pas et surtout ne veux pas me le permettre. Parce que ça voudrait dire que ma peur aurait encore gagné. Ça  c'est déjà une première chose qu'il faut absolument régler dans ma tête. Je ne descend pas non pas pour aller mieux mais pour fuir. 

Quand j'écris ça, mes mains sont moins moites. J'ai même réussi à bailler. Donc à me détendre. Ça tombe bien, il fait soleil aujourd'hui et il y a de l'air. On a presque l'impression que tout va être possible. D'ailleurs, tout l'est. C'est juste moi qui m'enferme dans moi-même en me disant que ça ne l'est pas. Ou suis-je passé. Dans quelle partie de mon cerveau je me trouve et pourquoi aller de l'avant me fait flipper ? Mais je crois un peu savoir. J'ai jamais eu l'occasion de faire mes propres choix et surtout de les assumer. C'était toujours la faute des autres. La faute d'un tel ou d'un tel. Ou à cause d'un tel. Ou grâce à un tel. J'ai été formaté (pardon éduqué) pour me débrouiller seul mais je n'ai pas eu les clés pour le faire. Total (et je ne viens pas chez lui par hasard), j'ai l'impression que mes relations ne sont que des relations d'intérêt maintenant alors que cela ne l'était pas dans le passé.

Marrant, chaque fois que j'écris un billet, je me demande toujours l'utilité de le faire. Cette pensée me traverse l'esprit. 

Il parait que l'enfer les autres. Le seul enfer que je connaisse, c'est moi-même. J'aimerais bien sortir de moi-même, un peu, des fois.

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