De la nécessité d'avoir une maman (coté pro)

Et bien vous savez quoi ? J'ai perdu mon boulot au bout de 4 mois. Le seul vrai boulot bien payé de toute ma foutue vie. Je suis joie et allégresse. Bon, j'ai assez vite compris, vu la pression de dingue qu'on m'a collé sur la gueule, qu'il faudrait que je sois assez opérationnel de suite. Cela n'a pas été le cas, bien entendu.

De l’intérêt d'avoir une maman (pro) dans un premier job à responsabilité
Quand on a un premier job de cadre et qu'on démarre un nouveau boulot, il est assez important d'avoir une petite maman dans l'entreprise. La formule n'est pas de moi mais je la trouve assez éloquente, pour peu qu'on estime que seules les mamans maternent et que seules ces dernières sont à même de pouvoir guider tranquillement le petit. C'est sexiste. Je sais. Je suis au courant. Mais l'image est parlante et frappante. Et des images frappantes permettent déjà de se situer. En même temps, avoir un papa aurait été pareil. Mais

Avoir une "maman" pro permet de bien démarrer un job, de faire quelques (grosses) conneries en pouvant quand même s'appuyer sur quelqu'un. Beaucoup d'entreprises ont ça. Ce n'est pas par bonté d'âme. C'est un retour sur investissement: une personne formée rentre plus facilement dans les clous de l'entreprise et reste bien entendu plus à même de pouvoir mieux exercer son métier.

Je n'avais donc pas cette maman. "Pas le temps" a été la phrase que j'ai le plus entendu. "Pas le temps". J'avais envie de dire mais pourquoi prendre un mec sans expérience si vous n'avez pas le temps ? Le type va être omniscient et omniprésent, savoir tout faire avant de faire ? Bref, mes quelques mois ont été une succession de transpiration, sueur, rage, colère, désespoir, apprentissage douloureux avec une certaine humeur changeante. De très bonnes conditions de travail en sus des responsabilités qui m'incombait, en somme. Heureux que j'étais de pouvoir enfin faire ce que je voulais aussi. Bon, j'ai vite déchanté par la suite mais pas tant par le boulot en lui-même que par la volonté de me foutre dehors petit à petit disant que j'étais pas assez rapide, que je travaillais beaucoup mais sans être efficace, ect, ect. Bon beaucoup de choses étaient dites sur de la mauvaise foi pure mais il fallait bien trouver  quelque chose à dire pour mettre quelqu'un dehors. C'est jamais facile, hein. Enfin, je pense.

Interlude Marine Sainsily dans La Crème de la Crème (film qui s'est pris un four), film qui fait la part belle à quelques nouvelles têtes.

Toujours est-il qu'il faut une maman pro. Ça aide pas mal à au moins se dire qu'on n'est pas tout seul à en chier. Qu'on peut se reposer sur quelqu'un de temps en temps au début avant de s'envoler de ses propres ailes. En clair, quelqu'un qui couvre les arrières pour éviter de s'enfoncer sur soi-même et ne plus permettre à la boite de bien avancer. Ce n'est donc pas très glorieux effectivement mais j'avoue que cette idée de maman au sein de la boite permet effectivement d'avancer plus rapidement. Et surtout sereinement.

Bon, toujours est-il que je suis retourné encore une fois à la case départ. Que je suis encore une fois au chômage, que je galère encore pour toucher des allocations. Que je ne sais toujours pas ce que je vais foutre par la suite. 

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