Je suis un anonyme donc un gueux

Malheureux constat s'il en est, mais force est de constater que je suis un gueux. Ne t'inquiète pas, toi aussi, hein, là bas. Pendant ces quelques jours, j'ai eu droit au langage journalistique habituel, obligé d'écouter leur long monologue tartignole sur la description d'images que même le plus aveugle des aveugles verraient, pour me faire qualifier d'anonyme.

Je ne sais pas vous mais chaque fois que j'entends ça maintenant, j'ai l'impression d'être un espèce de Gueux, un sous fifre, un petit pitre, un truc là qui est dans l'écran, là au loin mais qui doit bien fermer sa gueule pour laisser place à ceux qui ne le sont pas anonyme.

Vous savez, c'est drôle, parce que je suis plus diplômé que la plupart des pitres qui passent à la télé. J'aurais surement des choses plus intelligente à dire que la majorité des pitres (journalistes compris qui ont royalement un niveau d'étude basique et "experts" compris) qui sont à la télé. Mais je suis un gueux. Du fait autant des mes études, de mes différents boulots que de la vie en générale.

C'est dur d'être un gueux vous savez, parce que ça vous renvoi à un espèce de vie de gueux, avec un sentiment de travail, famille, patrie qui doit vous cheviller au corps. Fermer sa gueule et manger sa soupe.



Le langage journaliste, fait de tics, est d'autant plus emmerdant qu'il suit sa mode, jusqu'à un directeur de rédaction change un truc pour ses amis pitres puissent changer ensuite le leur. Pour l'instant, on est donc anonyme, toi et moi. On sera peut-être cloporte, quand le terme sera venu.

Bien entendu, j'aimerais pas être seulement un gueux. J'aimerais bien être un mec qui a un nom et un prénom. Mais ça, c'est pas possible puisque la cohorte de pitres qui se disent journalistes ne m'ont pas encore adoubé dans leur cercle de pitres. Je ne suis donc pas, comme tous les autres, en position d'ouvrir ma gueule parce que je ne suis pas "formé" (hahahaha) pour ça

Bref, voyez-vous, j'en ai un peur d'être considéré comme une foule d'anonyme. Peut-être que le terme "gens" ou "personne", ça serait bien. Mais que voulez-vous, on a les journalistes qu'on mérite. Et je me rend compte qu'en 2015, on mérite pas grand chose.

Crédit photographique : playboy / Taylor Seinturier.




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