Ne jamais écouter un avocat qui te parle de droit public (et qui te commente des décisions du Conseil constitutionnel)

Jamais. JAMAIS. JAMAIS. JAMAIS.

Profane du droit, tu dois savoir une chose: un avocat fait du droit privé. Il a toujours largement et bien comme il faut, comme tous ses collègues, sur le droit public, cette discipline de "fonctionnaires", de "branleurs" et surtout qui te permettra pas vraiment de faire du pognon. Et le pognon, pour un avocat, c'est quand même vachement bien.

Tu dois savoir donc, ami profane du droit, que l'avocat ou toute une personne bossant dans le droit privé a un ego démesuré. Pour lui, seul le droit privé comme, c'est à dire droit des société, succession, ect, ect, ect. Je te fais pas tout l'éventail, tu le trouveras sur wiki.



Alors quand je lis un avocat nous balancer son petit laïus sur la dernière loi partiellement validée par le Conseil constitutionnel, j'ai déjà hésité à rire devant l'argumentaire pitoyable mais surtout sur la tarte à la crème qui sert très souvent de conclusion pour eux, à savoir faire du name dropping en nous citant l'un ou les quatre cavaliers de l'apocalypses droit de l'hommiste, à savoir : Diderot, Voltaire, Montesquieu et Rousseau.

Il faut que tu saches profane, que quand c'est toi qui le dit, ça va, c'est pas grave. Toi, tu sais pas, t'as pas fait les études. Mais les autres là, les "juristes", qui te sortent ça à tout bout de champs, on a juste envie de rire à chaudes larmes tellement c'est pathétique. J'ai jamais lu mais jamais, hormis si le sujet s'y presentait, un publiciste conclure le commentaire d'une décision du Conseil constitutionnel en citant l'un des quatre cavaliers de l'apocalypses. Mais eux oui. Ils doivent se croire en plaidoirie.

Mais je ne leur en veux pas. Ils ont séché le droit public il n'ont jamais aimé le Droit constitutionnel. Ils connaissent vaguement le nom de Conseil constitutionnel et savent encore moins ce qu'ils foutent la bas, dans ce machin. Pour eux, y a du politique. Alors forcément ça pue. Ils en sont encore à contester la légitimité du Conseil alors qu'on a réglé ce problème y a quoi, 20/30 ans chez les publicistes. Rigolez pas les mecs. Enfin les publicistes. Je sais que ça fait rire mais ils en sont encore là, les mecs.

L'avocat ne lit pas le droit public, donc il ne peut pas savoir. Donc il chouine. Et comme il chouine plus fort que le publiciste, c'est repris à la télé par le journaliste qui en branle pas plus que lui, parce qu'il faut pas déconner dans ce monde. Pour l'avocat, seul le juge judiciaire est le garant de la liberté individuelle, alors vous savez... En fait, le juriste de droit privé est tellement pas bon qu'il ne sait même pas que le juge administratif et le juge constitutionnel sont aussi les garants de la liberté individuelle. Mais c'est pas expressément écrit noir sur blanc. Alors ça fait transpirer. Et puis de toute façon, on t'apprend pas ça à l'école d'avocat. Si tu fais du droit public, ça va d'ailleurs être compliqué le concours et l'école : c'est bien simple, ça compte pas. Toutes ces matières ne comptent pas.

Faut pas leur en vouloir, comme pour le droit administration, les décisions et les adrets en droit public commencent par "Considérant que". Ca perturbe. Eux, c'est "attendu que". Ils ne savent donc pas trop lire ce qu'il y a après.

Après faut pas oublier une chose : un avocat ne sert très souvent que les intérêts privés de ces clients. J'ai toujours du mal à comprendre comment on peut avoir un avis général sur un sujet, se placer au dessus de la melée quand on ne bouffe qu'en bossant pour des particuliers qui ont des problèmes avec d'autres particuliers. Comment on peut être invité sur des plateaux de télé à parler de choses générales quand on ne fait que du particulier. Alors qu'il y a des tas et des tas et des tas de prof de droit public qui sont aussi compétent.

Mais forcément, ils sont moins funky. Sont pas très funky, les publicistes, faut bien le reconnaître. Il y a peu de de blogs de droit publics en général sur la toile que ça montre déjà le niveau de vouloir à tout prix capter la lumière comme le privatiste et l'avocat en particulier. Forcément, ça parle de choses générales, ça parle de macro quand les autres sont dans le micro (tu le sens le jeu de mot, tu le sens).

Mais ce qui m'emmerde le plus, c'est tous ceux qui partagent et repartagent les laius de ces avocats qui n'ont jamais aimé le droit public. Qui ont jamais aimé le droit administratif. Qui n'ont juré que par le droit civil en première année. Qui adorent ce cloisonnement alors que les publicistes ont jamais été très partisan de ce cloisonnement, parce qu'il y en a pas, dans beaucoup d'autres pays. A commencer par les US, tiens, qui cloisonnent moins (oué je schématise un brin alors t’énerve pas le juriste, je parle à des profanes là). D'ailleurs l'avocat adore parler des US. Mais juste quand ça l'arrange. Parce que s'il y a bien une Cour encore plus politisé que le Conseil constitutionnel, juste pour la blague, c'est bien la Cour Suprême des Etats-Unis. Ça l’empêche pas de bosser tu me diras.

Mais pour l'avocat, spa pareil tu vois. Enfin non, il voit pas, parce que je suis con, il fait pas du droit public comparé, donc il sait pas. Il cite Rousseau à la  fin de ces textes. Donc tout va bien.

Il sait donc pas grand chose mais il parle beaucoup, beaucoup, beaucoup. C'est très emmerdant quand il dit beaucoup de conneries. Mais on risque pas de changer ça dans ce pays. Comme on changera pas le système universitaire, qu'on ne changera pas le clivage école/universités et bien d'autres choses.

Si t'es rebelle, amiga - amigo, intéresse toi au droit public. Tu seras un-e loseur mais tu sauras au moins de quoi ça parle, une décision du Conseil constitutionnel. Et tu passeras moins pour un-e con-ne en ne partageant surtout pas un article d'un petit avocat de droit privé.


 Et pour finir, un petit clip. J'ai appris Nowness appartenait à LVHM, donc je fais de la pub indirecte pour ce "charmant" machin mais bon, ce truc est sympa.

Des bisous à toi et à la famille.
 

La fille en photo, c'est Sandra Taylor. Une cover playmate (oui elle a pas été playmate, on sait pas pourquoi) qui a joué un peu au ciné mais genre loin de l'acteur principal comme Piège à grande vitesse avec Steven Seagal. On l'a voit 2 minutes. C'est triste ce clivage entre les vrais acteurs comme Seagal et les filles comme Sandra Taylor. Ce monde part en sucette depuis longtemps, c'est moi qui vous le dit les amis.

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